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            place sous la souveraineté ou le contrôle de l’Ervanistan. Au surplus, il est constant que le mouil-
            lage des mines en haute mer est le fait de séparatistes ervanistanais auxquels l’Hyderaban n’a
            jamais ménagé son soutien, au mépris du sacro-saint principe de non-ingérence. Par ses accu-
            sations dénuées de tout fondement, l’Hyderaban porte atteinte à l’honneur et aux intérêts d’un
            État qui tire une part substantielle de ses revenus du commerce maritime. Réparation est due à
            l’Ervanistan, et non l’inverse.


            Griefs formulés et rejetés de part et d’autre. Vous l’aurez deviné, un différend est né qui oppose
            l’Ervanistan à l’Hyderaban – passez-moi cette tournure archaïque.
            Le 19 août 2008, le Premier ministre du Népal – surnommé dans la région "le pompier-pyromane
            de la communauté internationale" – offre ses bons offices. A la surprise générale, les gouverne-
            ments hyderabanais et ervanistanais saluent et acceptent son intervention. Qui plus est, ils s’en-
            gagent, non par un accord, mais par des déclarations unilatérales officielles et séparées, à se
            conformer à toute solution que ce tiers proposerait dans le respect des principes de la Charte
            des Nations Unies.


            Le 21 août 2008, le Premier ministre népalais propose une solution qui prouve que son surnom
            n’a rien de diffamatoire :
            - l’Ervanistan exprimera ses regrets à l’Hyderaban et accordera son indépendance à sa province
            séparatiste qu’il n’est manifestement pas à même d’empêcher de sévir en haute mer,
            - l’Hyderaban présentera des excuses officielles à l’Ervanistan pour avoir proféré contre lui des
            accusations sans fondement avéré ; en contrepartie, sans doute comme l’Ervanistan, l’Hydera-
            ban pourra mouiller des mines dans ses propres eaux territoriales.


            La solution de celui dont on ne devrait garder que la seconde partie du surnom est diversement
            accueillie :
            - acceptation sans réserve de la part du gouvernement hyderabanais,
            - rejet en bloc du gouvernement ervanistanais,
            - vives critiques d’un autre État voisin, le Dorilanka, qui s’apprête à saisir "les organes compé-
            tents des Nations Unies".
            Voilà, du différend qui menace d’embraser notre région vous savez tout. Tout ou presque, car,
            pour la bonne cause, je vais abuser encore de votre patience en vous posant des questions dont
            certaines contiennent des faits additionnels qui auraient alourdi l’exposé précédent.


                                                            *

            1. L’Ervanistan et l’Hyderaban sont-ils en principe liés par leurs déclarations unilatérales ?


            2. Contrairement à ce qu’il a annoncé dans sa déclaration unilatérale, l’Ervanistan refuse de se
                 conformer à la solution préconisée par le "le pompier-pyromane de la communauté inter-
                 nationale". Sur quelles dispositions de la Charte pourraient être fondés à la fois ce refus et,
                 en sens inverse, la critique de ce refus ?

            3. Un État tiers, le Dorilanka, estime que le règlement du différend, en incitant l’Hyderaban à
                 mouiller des mines dans ses propres eaux territoriales, met en danger les navires du Dori-
                 lanka lors de leur passage inoffensif dans lesdites eaux. Il y aurait là les germes d’un conflit
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