Page 14 - Le commentaire d'arrêt
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Le commentaire d'arrêt                             14/59



                      Exemple : Commentaire de l'arrêt TC, 8 février 1873, Blanco.


                      Phrase d'attaque : "La décision rendue par le Tribunal des conflits le 8 février
               1873 a trait d'une part au caractère spécifique du droit administratif, d'autre part au
               critère de la compétence des juridictions administratives."
                      Pour n'être pas très originale, cette formulation présente un double avantage :
                             - elle indique que vous avez compris grosso modo la décision à commen-
                      ter. Elle fait donc naître chez le lecteur un préjugé qui vous est favorable,
                             - elle est à la portée de tout commentateur qui s'est donné la peine de lire
                      la décision. Point n'est besoin d'être particulièrement inspiré pour la trouver.


                      Encore faudrait-il prendre soin d'attribuer à chaque juridiction administrative la
               décision qu'elle est en mesure de prendre.


                      On appelle
                             - décision ou arrêt une décision rendue par le Conseil d'Etat. La dénomi-
                      nation officielle - notamment au sein du Conseil d'Etat - est bien décision, mais
                      l'usage doctrinal autorise, voire impose arrêt.
                             - arrêt une décision due à une cour administrative d'appel,
                             - jugement une décision émanant d'un tribunal administratif.


                             Toutes ces juridictions peuvent rendre des ordonnances dans le cadre de
                      procédures spéciales ou d’urgence (référés-suspension, référés-liberté, etc.).


                      Ne vous laissez pas abuser par l'expression figée "Commentaire d'arrêt".


                      Une erreur dans la qualification de la décision à commenter crée nécessaire-
               ment un préjugé défavorable.


                      Dans tous les cas, la phrase d’attaque doit être
                             - concise - donc facile à retenir,
                             - ciselée dans un langage châtié - c’est le premier contact entre le lecteur
                      et vous,
                             - en rapport avec la décision juridictionnelle - une phrase d’attaque hors
                      de propos, hors sujet, présage un commentaire mené en marge de la décision à
                      commenter.


                      Si d’aventure vous ne parveniez vraiment pas à trouver d’emblée une phrase d’at-
               taque, rédigez d’abord votre commentaire et cherchez ensuite, car, au fond, la phrase
               d’attaque résume    votre commentaire et l’appréciation que vous portez sur la manière
               dont le juge a statué sur les points de droit que vous avez retenus.

                      L’exposé préalable de votre commentaire et de votre appréciation facilitera la
               découverte d’une phrase d’attaque adéquate.


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