Page 26 - Le commentaire d'arrêt
P. 26

Le commentaire d'arrêt                             26/59



                      Ainsi donc par les épithètes et les appositions vous exprimez votre jugement, ce
               que vous pensez de la manière dont le juge a statué sur les points de droit que vous avez
               retenus (I et II).

                      Souvenez-vous que I et II correspondent, chacun,


                             - à un point de droit


                             - un groupe de points de droit


                             - ou encore à un groupe d'aspects de l'unique point de droit trouvé dans la
                                                                                      os
                      décision à commenter. (Voir plus haut, Introduction, étapes n 4 et 5. Voir aussi
                      I, B, 2, a)
                      Vous devez exposer et les points de droit et ce que vous pensez de la manière
               dont le juge les a tranchés.
                      Exposer uniquement les points de droit revient à disserter.
                      Certes, lorsque vous dissertez comme lorsque vous commentez, vous vous servez
               des connaissances acquises en cours.
                      Mais il y a une différence essentielle entre disserter et commenter : lorsque l’on
               commente une décision, les connaissances sont mises au service de l’appréciation que
               nous inspire la décision à commenter.
                      Dans votre commentaire, vous n’écrirez pas plus de trois phrases sans faire
               référence à la décision à commenter, sinon vous dissertez purement et simplement.
               Restez au contact de la décision à commenter, et appréciez-la !
                      Vous avez forcément une opinion (principalement juridique, accessoirement d’un
               autre ordre : social, etc.) relativement à la manière dont le juge a tranché les points de
               droit, et cette opinion c’est votre commentaire.

                      Certes, il arrive que vous vous disiez « Je ne sais que penser de la manière dont
               le juge a statué sur les points de droit que j’ai retenus ».
                      Mais c’est une illusion, car cela signifie en fait que vous trouvez banale, clas-
               sique, sans surprise la manière dont le juge a statué sur les points de droit que vous avez
               retenus. Employez alors les épithètes classique, traditionnelle voire banale pour quali-
               fier la manière dont le juge a statué sur les points de droit que vous avez retenus.
                      Un commentateur n'est jamais à court d'épithètes ! La langue française en com-
               porte des milliers… Bien sûr, vous pouvez combiner épithètes et appositions (cf. supra).
                      Ne vous laissez pas paralyser par l’excès de modestie ou le manque de confiance
               en vous. Il n’est nullement prétentieux de juger le juge.  C’est votre devoir de futur
               juriste. Qui plus est,
                      - d’une part, les décisions de justice sont prononcées au nom du Peuple français
                      - et, d’autre part, elles sont en principe rendues publiques.

                      Toutefois, vous pourriez vous demander : « Concrètement, dans la formulation
               des titres, comment, vais-je exprimer mon opinion sur la manière dont le juge a tranché
               ces points de droit ? »
   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31